Comment MAIGRIR durablement & intelligemment ?

La Nutrition Comportementale Individualisée

Je suis ravie de vous proposer aujourd’hui une discussion avec le Dr Eve Villemur que j’ai eu l’occasion de rencontrer lors d’une journée de formation à la Nutrition Comportementale individualisée organisée par le laboratoire Pileje, et qui continue aujourd’hui à me former et à m’accompagner grâce à des tutorats à améliorer mes connaissances sur le sujet et donc la prise en charge que je propose dans ma pratique quotidienne.

Pour découvrir la version vidéo de cette discussion, c’est par ici :

 

 

  • Qui est le Docteur Eve Villemur ? 
    Bonjour Eve, tout d’abord je tenais à te remercier pour ta présence parmi nous et la générosité et le professionnalisme avec lesquels tu dispenses l’enseignement de la NCI. Alors pour les personnes qui ne te connaitraient pas, tu es médecin généraliste et tu possèdes un DU de TCC (thérapies cognitivo-comportementales), pourrais-tu nous en dire plus sur ton parcours universitaire et professionnel et ce qui t’a amené à enseigner la NCI

Dr EVE VILLEMUR

Avec plaisir ! Et tout d’abord je te remercie pour cette opportunité que tu me donnes de faire connaître une méthode qui me passionne depuis une quinzaine d’années, et dont je vais expliquer les différents atouts.
L’histoire commence il y a 20 ans : je suis alors acupuncteur-homéopathe, installée avec mon mari dans le sud-ouest de la France et je réalise que je suis agacée et démotivée lorsque le motif de consultation de mes nouveaux patients est « la perte de poids ».

Il faut dire qu’à l’époque je manque de moyens efficaces et que je suis confrontée à la pensée magique très répandue chez ces patients : « faites-moi maigrir…avec quelques granules et deux ou trois aiguilles » ! Évidemment, les résultats sont très décevants ! C’est alors que j’assiste à une soirée d’information sur l’intérêt des protéines dispensée par le laboratoire INSUDIET, alors leader de ce marché (et racheté depuis par PILEJE) ; mais surtout cette entreprise propose, à côté d’un rééquilibrage alimentaire, une approche psycho comportementale élaborée au Canada par un médecin dynamique (le dr Maurice Laroque) qui nous assène que : « les gens n’ont pas de problème avec la nourriture, ils ont des problèmes avec leurs émotions ! ».

Pour moi, c’est à la fois une révélation et une évidence. Je me passionne alors pour cette approche largement inspirée des TCC. J’ai la chance de suivre ce médecin lors de ses nombreuses formations en France, finit même par enseigner à sa place lorsqu’il est à Montréal. Je décide de compléter cette formation « sur le terrain » par un DU de TCC en bonne et due forme. Cela va me donner de nouvelles perspectives pour créer de nouveaux outils simples à mettre à la disposition des médecins désireux de prendre en charge de façon globale les patients en surpoids. La Nutrition Comportementale Individualisée est née !
Elle a maintenant une quinzaine d’années et est enseignée et pratiquée en France par de nombreux professionnels de la santé. Ce qui m’anime particulièrement aujourd’hui, c’est de transmettre les clefs que j’ai pu découvrir, les transmettre tant aux patients qui souffrent qu’aux médecins qui galèrent dans cette difficile problématique du surpoids récurrent.

  • Qu’est ce que la Nutritition Comportementale Individualisée ? 
    Pour ma part j’ai découvert la NCI tout à fait par hasard, en visionnant des webconférences sur le service médecin PILEJE. Je n’en avais jamais entendu parlé auparavant et j’ai été tout de suite extrêmement intéressée par l’originalité de cette méthode proposant une prise en charge très globale du patient présentant des problèmes de surpoids ou d’obésité car jusqu’alors je ne m’occupais que de la composante assiette et micronutritionnelle. Pourrais-tu nous présenter le concept de la NCI et les principales lignes conductrices de cette méthode ?

Dr EVE VILLEMUR
La NCI repose sur un trépied. C’est un peu comme un tabouret à trois pieds : si on en enlève un, le tabouret ne tient pas et se casse la figure ! C’est exactement la même chose avec un projet de perte de poids : il va falloir s’occuper de l’assiette, de la tête et du corps.

ré équilibrer le contenu de l’assiette (nutrition et micro nutrition), il va sans dire que ceci est nécessaire : pour maigrir, il faudra moins d’entrées caloriques, et un choix judicieux des nutriments mais cela est loin d’être suffisant !
apaiser la tête (cognitions et émotions) car savoir ce qu’il est préférable de manger ne signifie pas que l’on soit durablement capable de le faire ! Il va falloir stimuler la motivation au changement, savoir ce que l’on va gagner en perdant du poids…et en même temps lever tous les freins qui peuvent entraver la démarche depuis son début (peurs diverses, manque d’auto –efficacité) et pendant tout son déroulement (émotions désagréables liées aux événements inévitables de la vie). On sait en effet (les patients surtout le savent bien !!) que bon nombre de comportements alimentaires excessifs ou inappropriés sont liés au fait que les personnes « compensent », c’est-à-dire qu’elles fuient leur mal-être en mangeant. Il faudra donc leur apprendre à faire autrement.
renouer avec son corps : non seulement le remettre en mouvement (car l’activité physique et plus élémentairement encore la lutte contre la sédentarité sont des clefs incontournables d’une bonne santé et un gage de longévité) mais aussi ré apprivoiser son image, développer une bienveillance à son égard pour cesser de le maltraiter ou de l’oublier.

Ces 3 composantes de la NCI sont indissociables et même si selon les consultations le thérapeute va insister plus ou moins sur telle ou telle composante, elles constitueront toujours le triple objectif du thérapeute : équilibrer l’assiette/apaiser la tête/ restaurer une bonne relation au corps

  • Qu’est ce que l’outil ESTEAM ? 
    J’ai été particulièrement intéressée par l’outil de diagnostic ESTEAM que propose le laboratoire PILEJE, que je trouve extrêmement pratique et adapté aux consultations de micronutrition et aux professionnels de santé non psychiatres/psychologues. Tu as participé à la création de cet outil, pourrais-tu nous le présenter dans les grandes lignes et nous faire part de ses avantages ?

Dr EVE VILLEMUR

ESTEAM est effectivement mon petit bébé et je suis très fière d’avoir eu l’opportunité de le concevoir avec le Professeur Gérard Ostermann (psychiatre à Bordeaux…ce n’est que l’une de ses nombreuses casquettes, puisqu’il est aussi cardiologue, psychanalyste, créateur du DU de l’oralité et donc une référence en terme de prise en charge des Troubles des Conduites Alimentaires). Notre objectif, il y a un peu plus de 5 ans, était de créer un logiciel regroupant des questionnaires validés dans le monde de la psychiatrie internationale et mettant en lumière les causes psycho-comportementales de résistances à l’amaigrissement. En effet « ce qui bloque dans la tête » n’est pas clairement évoqué par le patient en début de suivi, d’autant qu’il en lui-même une idée le plus souvent confuse. Gagner en temps, en précision diagnostique et donc en efficacité semblait donc précieux tant pour le thérapeute que pour le patient !

ESTEAM est un test qui regroupe donc 6 questionnaires. Le patient le passe en une vingtaine de minutes sur internet grâce à un code que lui délivre le médecin. Le résultat est visualisé de façon intuitive et ludique sous la forme de deux bonshommes ayant chacun une tête, un ventre et des jambes (3 niveaux donc par silhouette) et 3 couleurs : vert, pas de problème, orange, ça risque de freiner, rouge, ça risque de bloquer ! L’équipe que constituent le patient et son thérapeute est donc à même de travailler sur les vraies raisons cachées du surpoids, et ceci dès la première consultation, puis tout au long du suivi puisque le test est idéalement repassé tous les deux ou trois mois. Les problèmes recherchés recouvrent :
la dépression, avec ou sans Trouble des Conduites Alimentaires
la faim physique vraie
les situations quotidiennes que redoute le patient (car il pense qu’il ne peut « pas faire autrement que craquer » : situation sociale, week-end, fatigue, ennui, colère…
le stress
la mésestime de soi
le désamour du corps

L’intérêt est de pouvoir donner les clefs thérapeutiques adaptées pour donner de nouvelles compétences au patient, car encore une fois, savoir ce qu’il « faut » manger ne permet pas de le faire si l’on n’a pas d’autre moyen de faire face à une émotion que de dévaliser le frigo…De nouveaux apprentissages sont nécessaires, c’est que propose la NCI. Et comme il y a souvent fort à faire, ESTEAM permet de visualiser les priorités.

  • Quel est l’impact des régimes minceur sauvages sans suivi médicalisé ? 
    Avec les centaines de régimes à la mode qui prônent la restriction aussi bien calorique que cognitive, des exclusions alimentaires, une diabolisation des aliments, les patients se retrouvent en permanence à osciller entre des phases d’hyper contrôle et des phases de perte totale de contrôle débouchant sur des crises hyperphagiques. Quel est ton avis de médecin sur tous ces régimes minceurs ? Y en a –t-il un que tu recommanderais plus qu’un autre ? Et si aucun ne trouvent grâce à tes yeux, quelles en sont pour toi les limites ?

Dr EVE VILLEMUR
La question est complexe car il est vrai que les « régimes » sauvages font des ravages physiques mais plus encore psychologiques (le yo-yo infernal qui confine au désespoir et à la mésestime de soi !). Néanmoins je ne suis pas de ceux qui se contentent de diaboliser à leur tour les programmes alimentaires car l’obésité tue ! Et rend la vie impossible…Ne pas tenter quelque chose s’apparente pour moi à de la non-assistance à personne en danger. Alors que faire ? Louvoyer sans cesse entre deux écueils : tout permettre et n’avoir aucun résultat, interdire et créer des frustrations insoutenables qui feront craquer un jour ou l’autre. C’est justement entre ces deux extrêmes que veut se situer la NCI.

Côté assiette, elle s’appuie sur les dernières données scientifiques : nous avons des besoins incontournables en protéines pour avoir des os solides, des muscles résistants, une peau élastique, et bien au-delà, une immunité efficace, une gestion correcte du stress etc…En outre les protéines sont satiétantes c’est-à-dire qu’elle assurent le confort de l’absence de fringales. Il ne s’agit pas de proposer un « régime hyper protéiné ! » …mais plutôt de mettre en place un programme alimentaire-santé respectant les justes besoins individuels soit 1 gramme par kilo de poids (1.2 si l’on veut perdre de la masse grasse, 1.5 si l’on part avec une carence en masse maigre). On veillera à ce que l’équilibre entre protéines d’origine animale (œuf bio, poisson, viande surtout blanche…) et protéines d’origine végétale (tofu, légumineuses) soit restauré.
Les lipides seront réduits sans être supprimés car les omégas 3 sont plus que jamais nécessaires chez la personne en surpoids (notamment pour lutter contre l’inflammation à bas bruit qui caractérise cette pathologie chronique)
Les glucides enfin seront quant à eux triés sur le volet en tenant compte de leur charge glycémique, c’est-à-dire de l’impact qu’ils auront sur la sécrétion d’insuline…Car c’est vraiment elle l’ennemi !
Tout cela va conduire à l’élaboration d’une assiette ré équilibrée, plus saine, où certaines denrées seront évidemment déconseillées en début de perte de poids car on ne peut espérer manger « comme d’habitude » et obtenir autre chose que ce que l’on obtient d’habitude !
Mais la vraie différence de la méthode, c’est sa flexibilité, la responsabilisation du patient, le choix qui lui est laissé de façon éclairée, l’utilisation de chaque expérience comme d’un enseignement à tirer pour inscrire les résultats dans la durée. C’est toute la partie « tête » qui permet un accompagnement personnalisé et efficace. En aidant au choix, en remettant le plaisir (et tous les plaisirs) au cœur de la dynamique, en enseignant de nouvelles compétences émotionnelles et sociales au patient, la NCI est une vraie chance pour lui de faire la paix avec son comportement alimentaire.

  • Quels sont les résultats de la NCI ? 
    Aujourd’hui je suis convaincue qu’une prise en charge efficace sur le long terme se doit d’être globale et de s’intéresser aussi bien à la partie purement alimentaire et micro nutritionnelle qu’à la partie psychique, c’est ce que propose la NCI, pourrais-tu avec le recul que tu en as, nous parler des résultats de cette méthode ?

Dr EVE VILLEMUR
Parler de « réussite » en matière de perte de poids est chose délicate pour deux raisons.
La première est que le surpoids est une affection chronique qui subit donc des cycles qui peuvent se succéder dans le temps : les rechutes sont fréquentes mais elles ne signifient pas que le maintien soit au final impossible. Il faut du temps, de la persévérance, pour établir profondément les nouvelles habitudes comportementales. Alors à partir de quand parle-t-on d’une réussite : 4 mois de stabilité pondérale ? 1 an ? 3 ans ?…
La deuxième raison est que la notion-même de réussite est sujette à discussion : un patient qui maintient son poids pendant 3 ans mais a développé pour cela une restriction cognitive (c’est-à-dire qu’il mange avec sa tête et dans le contrôle permanent), est-ce une réussite ? A l’inverse, une personne qui a perdu 8 des 15 kilos qu’elle désirait perdre mais refait du tennis, gère mieux ses émotions et ose se remettre en maillot de bain, est-ce un échec ? À l’évidence, non ! Donc comment faire des statistiques ? Plus encore que dans d’autres maladies chroniques, le surpoids et son approche thérapeutique sont affaire d’évaluation personnelle en termes de mieux-être global, physique et psychologique. Et cela ne mesure pas aisément ! Tout ce que je peux dire, c’est qu’aider un sujet à faire la paix avec la nourriture demeure une problématique complexe et que la NCI aidée du logiciel ESTEAM est à mon sens la meilleure façon actuelle d’optimiser les chances d’évolution positive.

  • Quel est l’intérêt de la thérapie ACT ? 
    J’ai eu l’occasion lors d’un enseignement universitaire de me former à la thérapie ACT qui est un outil des TCC de 3ième vague et que je trouve particulièrement intéressant dans le cadre d’une consultation de micronutrition, je sais que tu as développé aussi l’utilisation de cet outil et que tu l’utilises en NCI, peux-tu nous dire ce que tu en penses et l’intérêt que tu lui trouves dans ta pratique professionnelle ?

Dr EVE VILLEMUR
La thérapie ACT ou thérapie d’acceptation et d’engagement propose des outils extrêmement intéressants qui enrichissent notre prise en charge. Elle propose, lorsque c’est la meilleure solution pour agir selon les valeurs, de travailler l’acceptation des pensées parasites et émotions désagréables plutôt que de chercher à les modifier ou juguler. L’exercice de la matrice, notamment, est à mon sens incontournable lorsqu’il s’agit d’aider un patient à développer une relation plus sereine avec son corps (car en ce domaine il est évident qu’il y a « ce que l’on peut raisonnablement changer » et ce que l’on doit « accepter » pour littéralement « faire avec » !
La prise de distance par rapport aux pensées (ou défusion), la place volontairement laissée à un inconfort émotionnel en attendant qu’il s’atténue de lui-même (ou expansion) sont des techniques simples et applicables pluri-quotidiennement.

  • Quel est l’intérêt de la pratique de la méditation de pleine conscience ? 
    On parle beaucoup de méditation de pleine conscience, d’alimentation en pleine conscience notamment, pour ma part, j’utilise cet outil et je trouve énormément d’avantages à ce type de méditation notamment dans le cadre des troubles du comportement alimentaire. Faire réaliser des exercices de dégustation en pleine conscience afin d’apprendre à porter son attention sur le moment présent et sur la dégustation, offre à chaque patient une expérience sensorielle décuplée.
    Vous avez également développé un document autour de la pleine conscience, avec le recul que tu as aujourd’hui, penses-tu que c’est un outil clé dont on ne peut se passer lorsque l’on décide d’aider un patient à régler ses conflits avec l’alimentation notamment ?

Dr EVE VILLEMUR
La thérapie ACT utilise effectivement des techniques empruntées à la Pleine Conscience. Si un patient a perdu le plaisir de manger, s’il ne sait plus quels sont ses signaux de faim ou de satiété, il est déconnecté de son corps qui est pourtant prévu par la nature pour le renseigner sur ses besoins alimentaires. Le reconnecter à ce corps pour en redécouvrir les messages est très utile. D’autant que « déguster », versus « avaler », permettra d’augmenter la sensation de plaisir à moindre coût calorique. Et n’est-ce pas cela, finalement qu’il recherche ?

  • Croire en ses capacités de réussite 
    En NCI, on travaille énormément sur la notion d’auto-efficacité, ce sentiment personnel que l’on est capable de suivre son modèle alimentaire quelles que soient les conditions environnementales et psychologiques, pourrais-tu nous dire, quels sont les secteurs dans lesquels ce sentiment d’auto-efficacité peine le plus souvent et les conséquences de ce défaut de confiance en soi ?

Dr EVE VILLEMUR
Le sentiment d’auto-efficacité est une notion passionnante développée par le psychiatre canadien Bandura. Il a montré que celui-ci conditionnait la motivation à enclencher un changement, la clarté des objectifs à atteindre, la mise en place du processus de changement, et enfin les moyens de faire face aux difficultés sans pour autant abandonner. On comprend pourquoi cette notion soit fondamentale à évaluer dès le début d’une prise en charge et tout au long de cette dernière. C’est ce qui va mettre véritablement en mouvement le sujet.
Mais cette énergie intime est freinée par tous les scénarios défaitistes intérieurs : « tu n’y arriveras pas ! »…à quoi ? À suivre ton programme alimentaire en cas …d’émotion désagréable…de tentation gourmande…de sollicitation sociale…de fatigue ou inconfort physique (rien de plus démotivant qu’une douleur chronique !)…et puis « il faut bien se relâcher de temps en temps, n’est-ce pas ? »
Ces situations de vie quotidiennes sont autant d’occasions de dévier du plan initial…de s’en vouloir ensuite et de croire qu’on est décidemment incapable de s’y tenir ! L’objectif du thérapeute sera donc, grâce à ESTEAM, de visualiser ces situations redoutables parce que le patient pense ne pas avoir d’autre alternative que « craquer » , et de lui fournir les techniques concrètes lui permettant de faire face autrement. Ces nouvelles compétences acquises nourriront à leur tour la confiance en soi et l’estime de soi, clefs de la réussite autorisée et durable.

  • Encourager l’acceptation corporelle 
    En NCI, on accorde également beaucoup d’importance à l’acceptation corporelle, on se rend compte aujourd’hui que de plus en plus de femmes sont en conflit permanent avec leur corps, qu’elles le rejettent, le maltraitent, du fait des pressions sociales de plus en plus importantes, pourrais-tu nous donner en quelques mots les pistes de prise en charge de cette stigmatisation corporelle ?

Dr EVE VILLEMUR
En quelques mots, cela va être difficile ! Je dirais alors simplement pour effleurer ce vaste sujet, que l’on peut suivre un chemin en 5 étapes
se décentrer de son corps d’abord et regarder le corps des autres (est-il toujours parfait ? L’amalgame entre « belle silhouette » et « bonne personne » est-il pertinent ? Non, alors pourquoi le faire pour soi-même ?
revenir ensuite à ce corps détesté et lui exprimer toute notre rancœur une bonne fois pour toutes, se lâcher…puis imaginer comment il réagit ! Il trouve cela vraisemblablement injuste car ce pauvre corps a sans doute fait ce qu’il a pu avec les moyens qu’on lui a donnés !
cet abcès étant crevé, redonner au corps sa juste place : je ne me résume pas à mes fesses ou à mon ventre fut-il trop proéminent ! Je suis aussi une bonne maîtresse de maison, un comptable efficace, un ami sur lequel on peut compter, une épouse attentive…Et si je mourrais là maintenant, quels souvenirs aimerais-je que les gens conservent de moi ? Quel est la place du corps dans tout cela ? Ne pas surévaluer son importance dans l’essentiel de la vie…
ne pas la minimiser non plus ! Et ré apprivoiser mon image corporelle car « jusqu’à la mort, nous faisons équipe ! »
pour enfin développer une bienveillance corporelle qui procurera à mon corps, mon seul véhicule, les soins dont il a besoin (en particulier la remise en mouvement, clef de la santé et de la longévité, je l’ai déjà souligné)

C’est comme tu le vois, un chemin de découvertes, de re découvertes et de patience. Mais cela en vaut la peine ! C’est tellement terrible de passer toute une vie avec un corps qu’on vit comme un boulet et une entrave au bonheur…

  • Comment se former à la NCI 
    Pour ma part, j’ai pu me former à la NCI grâce aux différentes formations proposées par le laboratoire Pileje que tu as réalisées et par la suite j’ai eu la chance de pouvoir bénéficier de tes tutorats. Il existe également le CMNC dont je suis membre qui propose également des journées de formation. Pourrais-tu nous en dire un peu plus et que conseillerais-tu aux professionnels de santé qui souhaiteraient se former à la NCI.

Dr EVE VILLEMUR
La formation actuelle des médecins en matière de prise en charge de l’obésité manque de développement, de pertinence et d’efficacité. Ne sachant pas faire, les médecins délèguent :
-aux diététiciennes trop souvent encore formées de façon obsolète : calcul des calories et autres stratégies qui ont fait la preuve de leur inefficacité hélas…
-ou au contraire aux hôpitaux ou aux centres de cure dans les cas graves mais qui n’assurent aucun suivi par la suite
Les patients se retrouvent donc très isolés, et deviennent la proie facile des régimes sauvages trouvés sur internet ou chez la voisine ! Or qui mieux que le médecin généraliste, ou le professionnel de santé de proximité, peut conduire le patient en surpoids vers une réussite durable ? Il est donc urgent de proposer au plus grand nombre des formations modernes, attractives et pratiques afin qu’ils osent…et abandonnent leurs croyances que « c’est trop chronophage et/ou voué à l’échec ! ».
Il serait nécessaire pour cela que notre savoir-faire (celui du CMNC, créé dans ce but précis, celui de laboratoires tels que Pileje qui promeut notre méthode globale) trouve les moyens de se faire savoir. J’espère que cette interview que tu me donnes l’opportunité de développer sur ton site y contribuera !

  • Informations pour les patients 
    Et pour les patients qui souhaiteraient pouvoir bénéficier d’une prise en charge grâce à la NCI, où peuvent-ils trouver les coordonnées des professionnels de santé formés à la NCI ? y a-t-il un carnet d’adresse ?

Dr EVE VILLEMUR
Le plus simple pour l’instant, dans la mesure où il est interdit aux médecins de « faire de la pub », est d’aller sur le site du CMNC et de contacter le secrétaire qui donnera plusieurs adresses de thérapeutes au voisinage du domicile de ce patient.

 

  • En conclusion : 
    Vous pouvez également vous initier à la NCI en lisant l’ouvrage co-écrit par le Dr Eve Villemur « Maigrir avec la nutrition comportementale » que j’ai trouvé extrêmement intéressant et qui permet de prendre connaissance des points clés de cette méthode globale.
    Eve, merci encore une fois de nous avoir fait l’honneur de ta présence sur la chaine youtube et le blog de la micronutrition 2.0
    Je tenais encore une fois à titre personnel à te remercier pour toutes les connaissances que tu m’as transmises avec bienveillance et passion et qui m’ont donné l’envie d’en apprendre toujours plus.

Dr Eve Villemur
Merci à toi pour ton invitation et pour cet échange profond. Je suis heureuse d’avoir su te transmettre ma passion et de constater lors de chacune de nos rencontres quel thérapeute efficace tu deviens de plus en plus ! Tout ce que je souhaite c’est que ces connaissances se transmettent encore davantage afin de venir en aide à tous ces patients un peu désabusés, parfois désespérés et auxquels je voudrais dire avec force de garder l’espoir car des solutions existent !

Anne Lucas

Docteur en Pharmacie, Expert en Micronutrition et en Psychonutrition DU Conseils en Nutrition Micronutrition (Université de DIJON), DU Nutraceutiques (Université de DIJON), DU psychologie et pédagogie des comportements alimentaires (2016-2017) DU Biomarqueurs Santé Nutrition (2016-2017) Membre de l'IEDM, du CMNC, de l'IESV Membre de l'association Bleu Blanc Coeur

Cet article a 2 commentaires

  1. Marie

    Bonjour,
    J’habite à Toulouse et je souhaiterais savoir s’il y a des médecins qui pratiquent la nutrition comportementale individualisée du Dr Eve Villemur et si vous pouviez me transmettre leurs coordonnées.
    Par avance, je vous en remercie.

    1. Anna POTTER

      Bonjour, il n’existe à ce jour pas encore d’annuaires référençant les professionnels de la santé formés à la NCI. Néanmoins un annuaire est en cours d’élaboration par le CMNC (Collège Médical pour la Nutrition Comportementale) lui-même que je vous invite à contacter directement. Le Dr Villemur exerce sur Toulouse, je vous invite donc à la contacter directement (je n’ai pas ses coordonnées professionnelles).
      Pour ma part, je propose une consultation à distance en visioconférence si cela peut vous intéresser, vous pouvez me contacter pour plus d’informations à annapotterconsultation@yahoo.com
      bien cordialement

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