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LA DEPRESSION MOLLE, une question de motivation ?

 

  • La dépression molle c’est quoi ?

Pour visionner la vidéo c’est par ici :

La dépression molle ne correspond pas à une des formes dites classiques de dépression ou à un BURN-OUT. Lorsque nous présentons une dépression molle, on n’est en fait pas du tout déprimé quand tout se passe bien dans notre vie et qu’il n’y a rien de compliqué à faire. On peut prendre du plaisir dans certaines actions quotidiennes comme partager un repas entre amis, se balader au soleil (à l’inverse des autres types de dépression, où aucune prise de plaisir n’est possible).

D’autre part lorsque l’on présente une dépression molle, on procrastine, c’est à dire que l’on reporte au lendemain ce que l’on pourrait faire dans l’instant, et cette procrastination entraîne une accumulation de choses non faites et à faire (tâches ménagères, formalités administratives, dossiers professionnels …)

Cette procrastination excessive vient du fait que nous n’avons pas ou plus la motivation nécessaire à nous engager dans l’action. Ces motivations sont liées à ce que l’on appelle nos personnalités primaires. En effet lorsque l’on présente une dépression molle, nous avons mis en sommeil nos motivations dites primaires. Ces dernières à l’inverse des motivations secondaires qui sont conditionnelles et instables, sont une source de motivation gratuite,durable, stable et spontanée. Finalement la dépression molle c’est une démotivation de fond et surtout une démotivation à l’effort.

 

  • Pourquoi sommes-nous démotivés ?

Dans certaines situations (bien plus nombreuses qu’on ne le pense), la démotivation provient du fait que nos motivations primaires sont mal exprimées voire même complètement éteintes,  soit parce qu’elles ont été réprimées par notre éducation qui s’oppose à ce type de personnalité, soit en raison de tabous sociaux, de notre histoire personnelle ( manque de temps, d’argent …)

On peut donc se retrouver dans des situations où nous ne savons même plus qu’elles sont nos motivations primaires, car ces vocations spontanées ont été dévalorisées voire interdites.

Lorsque nous ne mettons plus en action nos motivations primaires, nous présentons donc une « dépression molle« , nous manquons de cette motivation intrinsèque de fond et nous n’arrivons pas ou plus à nous investir dans une prise en main de notre vie par un changement de comportement durable.

Vous imaginez donc à quel point rallumer ses motivations primaires est extrêmement important dès lors que l’on décide de s’engager dans une démarche de perte de poids notamment et d’optimisation de son état de santé. Sans nos primaires comme moteur, nous n’irons assurément pas au bout de nos objectifs car nous agissons qu’en réaction à des peurs, à des contraintes, sous la pression (de tomber malade par exemple…), nous sommes  alors sous la pression de motivations négatives qui n’ont assurément pas la même puissance et la même pérennité que la ou les motivations primaires.

Il est donc important de savoir faire la différence entre une dépression classique (qui présente elle même plusieurs formes et aspects en fonction des neurotransmetteurs mis en jeu) et la dépression molle qui correspond à une démotivation globale avec un déficit d’expression de nos motivations intrinsèques. Quand tout va bien, je ne suis absolument pas déprimé mais quand tout va mal, je vais aussi mal que si je présentais une dépression classique ! Je n’ai pas de projet sur le long terme et ma vie est vide de passions qu’elles soient professionnelles ou personnelles.

 

 

  • Comment prendre en charge une dépression molle ?

Lorsque l’on met en évidence une dépression molle, il faudra alors partir à la redécouverte de ses motivations dites primaires afin de les rallumer et de ré-injecter de la motivation spontanée et intrinsèque dans notre vie ce qui nous permettra de nous ré-engager dans des actions qui nous rapprochent de nos valeurs et donnent du sens à notre vie. C’est ce que l’on appelle « souffler le vent des primaires » !

Dans certaines situations, les motivations liées aux personnalités primaires sont déjà connues de l’individu mais il ne les investie pas du fait d’une dévalorisation des primaires (sous l’influence sociale) ou d’un surinvestissement d’autres domaines de vie qui ont trait aux responsabilités professionnelles, parentales qui finissent par ne plus laisser de place aux petits plaisirs de la vie (nous sommes alors « faussement raisonnable »).

Dans d’autres situations, les motivations ne sont pas ou plus connues depuis longtemps, on ne sait alors plus ce que l’on aime vraiment, nos motivations primaires sont dites alors refoulées. Dans ce cas, pendant l’enfance, nous avons pu être un enfant passif que ne faisait que ce qu’on lui demandait de faire dans le but de plaire et par crainte du rejet ou alors, avoir été naturellement un enfant actif mais brimé par une éducation parentale exigeant une conformité aux schémas familiaux et sociaux pré-existants.

 

Pour déterminer nos primaires, nous pouvons réaliser entre toute autre chose ce que l’on appelle un « bilan d’économie biopsychologique » qui nous permet de mettre en évidence l’investissement global que nous engageons dans nos différentes actions du quotidien et le plaisir que nous en retirons, le tout dans le but de contrôler si notre bilan est bien positif ou si le cas contraire, des modifications peuvent être effectuées : consacrer plus de temps, d’énergie et d’argent aux activités qui correspondent à nos motivations intrinsèques et qui nous procurent donc du plaisir.

Ce bilan d’économie biopsychologique nous permet de mettre en évidence d’un point de vue quantitatif si nos sources de plaisir sont supérieures à nos sources de déplaisir, auquel cas nous bénéficions d’une motivation élevée ou au contraire si nos sources de plaisir sont inférieures à nos sources de déplaisir, auquel cas nous présenterions une démotivation globale.

D’un point de vue qualitatif, ce bilan d’économie psychologique nous permet de faire le tri entre les motivations primaires et les motivations secondaires. Cette distinction est importante à réaliser car s’appuyer uniquement sur nos motivations secondaires peut-être bancal notamment en cas d’échec.

En effet, la motivation primaire est une motivation qui ne nécessite ni reconnaissance sociale ni résultat suite à l’action engagée (on prend du plaisir à réaliser l’action en elle-même), elle est donc stable alors que les motivations secondaires sont elles au contraire dépendantes du résultat obtenu et de la reconnaissance sociale que ce résultat entraine.

Les motivations secondaires sont donc intéressantes mais uniquement lorsque l’on est en situation de réussite et de succès, elles sont fortement conditionnelles et peu résistantes (voire pas du tout) à l’échec.

La primaire est dans le plaisir de réaliser l’action même alors que la secondaire est dans le plaisir du résultat : « Je fais du rangement chez moi car j’aime le fait de ranger, d’organiser, de classer », c’est donc une motivation primaire. « Je range chez moi car je ne supporte pas le désordre et j’aime voir le résultat de ma maison rangée », c’est donc une motivation secondaire.

 

 

Pour déterminer nos motivations primaires, nous pouvons également faire appel à nos souvenirs ou à ceux de notre entourage nous ayant connu pendant notre enfance et notre adolescence, afin de nous remémorer ce que nous aimions faire à ces périodes, les comportements que nous avions naturellement et qui correspondaient à nos personnalités primaires.

En effet l’hypothèse émise par l’équipe de l’IME est qu’il existerait un phénomène d’empreinte périnatale ayant lieu pendant la période autour de la naissance où la plasticité neuronale s’adapterait à notre environnement (hypothèse darwinienne) et l’idéaliserait afin de s’y adapter de manière pro-active.

Les comportements fonctionnels de cette période sont limités à l’état de calme et aux 3 états de stress (fuite/anxiété, lutte/agressivité, inhibition/dépression). Les 4 états auraient donc été engrammés et idéalisés par le nouveau-né pendant cette période néonatale en donnant naissance à 8 tempéraments différents sous-tendus par des motivations primaires stables dans le temps et peu sensibles à l’échec car constituées alors même que le néo-cortex est en voie de maturation :

  • l’activation de l’action réussie = AR
    • Ici il s’agirait d’un nourrisson qui serait calme et contemplerait son environnement sans être perturbé par ses besoins primaires (la faim) car ses biberons lui seraient apportés avant même que ceux-ci ne se manifestent. Adulte, ce nourrisson, serait de personnalité épicurienne, philosophe, optimiste …
  • l’activation de l’action empêchée = AE
  • la fuite réussie = FR
  • la fuite empêchée = FE
  • la lutte réussie = LR
    • un nourrisson manifestant sa faim avec colère et obtenant satisfaction de ses besoins dans l’instant est en lutte dite réussie, il deviendra un adulte avec une personnalité primaire dite de lutte réussie « je peux compter sur les autres »
  • la lutte empêchée = LE
    • à l’inverse, un nourrisson n’obtenant pas satisfaction à ses besoins primitifs en manifestant sa colère, se retrouve dans un état de lutte empêchée qui idéalisé, va devenir un adulte qui prendra du plaisir à ne compter que sur lui-même, à se dépasser, ce qui correspond à une motivation primaire de type lutte empêchée. On ne parle donc pas vraiment d’échec car toutes les situations qu’elles soient réussies ou empêchées, sont par la suite idéalisée par l’individu.
  • l’inhibition réussie = IR
  • l’inhibition empêchée = IE

Pour déterminer nos motivation primaire, nous pouvons également nous interroger sur ces activités du quotidien qui génèrent chez nous à l’âge adulte, des petits plaisirs et y reconnaitre un des 8 types de personnalités primaires. Pour ce faire, nous pouvons utiliser un questionnaire simplifié des personnalités primaires et secondaires créé par l’IME qui référence les 8 types de personnalités de base que sont :

  • le philosophe = AR
  • le novateur = AE
  • l’animateur = FR
  • le gestionnaire = FE
  • le stratège = LR
  • le compétiteur = LE
  • le participatif = IR
  • le solidaire = IE

 

Il est également intéressant de s’interroger sur les émotions et sensations que l’on éprouve vis-à-vis de personnalités, personnages célèbres, fictifs ou réels. Quels sont ceux qui génèrent chez nous de l’admiration et qui nous paraissent à la fois inaccessibles ? Quelles sont les particularités et les traits de caractères que nous admirons chez ces personnages ? Quels sont ceux qui réalisent des actions qui correspondent à nos propres actions qui nous procurent ou nous procuraient du plaisir ?

 

Vous l’aurez compris, vivre une vie en accord avec sa ou ses personnalités primaires, est indispensable. Réprimer ses motivations primaires, vide notre vie de motivation et nous conduit vers ce que l’on appelle « la dépression molle ». Il est donc important de partir à la reconquête de ses motivations primaires afin de retrouver la motivation et l’énergie nécessaire pour prendre la direction d’une vie riche de sens en accord avec nos valeurs. Rallumer ses motivations primaires nous permet d’accéder au plaisir durable d’agir et d’échanger, sans se lasser de ce qu’on est et de ce qu’on fait, c’est être motivé durablement dans sa vie, dans ses actions et dans ses relations. Ce plaisir étant individuel et personnel, propre à chacun et au plus près de chacun d’entre nous.

Il semble aujourd’hui fondamental de partir à la découverte et/ou à la reconquête de nos motivations primaires afin de devenir le véritable commandant de bord de nos actes, savoir-faire mais aussi savoir-être selon nos propres aspirations, affirmer notre propre personnalité sans trop en faire bien au contraire, en recontactant l’aisance naturelle que nous avions d’être ce que nous étions prédisposés à être, pour bénéficier de ce potentiel stable et durable.

Pour les professionnels de santé, thérapeutes, désireux d’approfondir leurs connaissances sur le sujet et plus globalement sur la thérapie neurocognitive et comportementale, je vous invite à vous rapprocher de l’IME.

Vous pouvez également lire l’ouvrage  » la thérapie neurocognitive et comportementale » du Dr Jacques Fradin et de Camille Lefrançois qui est un véritable guide clinique de cette approche et aussi « Personnalités et psychopathologie » du Dr Jacques Fradin et de Fanny Fradin, enfin l’ouvrage « Manager selon les personnalités : les neurosciences au secours de la motivation » du Dr Jacques Fradin et de Frédéric Le Moules, aborde lui plus particulièrement le thème des motivations primaires.

Pour le grand public désireux de faire un point sur leur motivation, n’hésitez pas à vous rapprocher de l’IME afin qu’il puisse vous communiquer les coordonnées d’un thérapeute pratiquant l’ANC. Vous pouvez également envoyer un mail à annapotterconsultation@yahoo.com, je vous y répondrai personnellement avec plaisir.

à votre santé, Anna POTTER.

 

 

Anne Lucas

Docteur en Pharmacie, Expert en Micronutrition et en Psychonutrition DU Conseils en Nutrition Micronutrition (Université de DIJON), DU Nutraceutiques (Université de DIJON), DU psychologie et pédagogie des comportements alimentaires (2016-2017) DU Biomarqueurs Santé Nutrition (2016-2017) Membre de l'IEDM, du CMNC, de l'IESV Membre de l'association Bleu Blanc Coeur

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