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Pourquoi faut-il consommer des protéines ?

L’image des protéines animales est mise à mal depuis plusieurs années pour différentes raisons, certaines bien plus légitimes que d’autres.

Commençons par les raisons qui fâchent ! La vulgarisation des régimes hyperprotéinés dont Monsieur DUKAN a largement participé à l’apogée (j’ai du mal a l’appeler Docteur tant son comportement va à l’encontre de l’éthique de l’ordre des médecins, dont il a d’ailleurs été radié), le fait qu’ils aient été réalisés « à la sauvage » sans un réel suivi médical et surtout utilisés à tord et à travers en dehors des recommandations officielles (telle qu’une urgence vitale de perdre du poids rapidement par exemple), ont entaché la « réputation » des protéines et leurs rôles bénéfiques sur notre santé. Prescrire un régime hyperprotéiné est un acte médical réservé aux professionnels de santé spécialisés en Nutrition et soumis à de nombreuses recommandations et un suivi rapproché. Dans ma pratique au quotidien, je met en place des programmes alimentaires qui son toujours (sauf rares exceptions) normoprotéinés et leur intérêt a été largement démontré et documenté scientifiquement.

D’autre part, les protéines d’origine animale ont été accusées de provoquer des cancers ce qui est un raccourci excessif d’une réflexion non menée dans son intégralité et qui ne reflète donc pas la réalité. En effet les mutations responsables des mécanismes de cancérisation sont principalement engendrées par la surproduction et la présence en excès de radicaux libres, ces espèces chimiques réactives ayant un effet extrêmement délétère sur notre santé. Or les protéines n’ont pas la capacité de produire des radicaux libres, ce sont les sucres et notamment les sucres rapides qui consommés en excès entraînent la production de radicaux libres. Les protéines animales consommées dans des conditions normales (respect des apports quantitatifs journaliers et cuissons adéquates) ne peuvent donc pas être à l’origine d’un cancer quelqu’il soit. Attention donc au mode de cuisson, comme par exemple les grillades qui brûlent les protéines animales et produisent des composés mutagènes pouvant entrainer des cancers.  Un excès de protéines (régime hyperprotéiné) peut également entraîné un déséquilibre de la flore intestinale avec une flore de putréfaction prédominante pouvant conduire à un état inflammatoire au niveau du côlon, climat inflammatoire idéal pour le développement de cellules cancéreuses. Le maître mot est donc la consommation de protéines dans des conditions raisonnables qui respectent des exigences aussi bien quantitatives que qualitatives.

protéines animalesLorsqu’il s’agit de ne pas pouvoir ou plutôt ne pas vouloir consommer de protéines animales pour des raisons éthiques, la cause animale et le respect de la planète, je trouve souvent peu ou en tout cas je ne cherche pas à faire changer d’idée le patient qui me fait part de ses préoccupations qui sont tout à fait louables et que je suis la première à applaudir. Toutefois, en tant que professionnel de santé, je me dois d’avoir un discours honnête et clair quand à l’intérêt de la consommation de protéines animales pour la santé.

protéines végétalesNous allons donc parler de l’intérêt des protéines et notamment des protéines animales (je vous expliquerai la différence avec les protéines végétales dans un autre post) pour notre santé, car on le limite très souvent au maintien et/ou développement de la masse musculaire, alors qu’il est significatif dans d’autres domaines que nous allons aborder de manière brève, résumée et je l’espère concise, tout de suite maintenant (si si je vous jure !)

protéines animalesLa présence des protéines est fondamentale dans notre organisme, tant elles interviennent à différents niveaux et assurent différentes fonctions :

  • fonction de soutien aussi bien tissulaire que cellulaire
  • rôle de catalyseurs biochimiques avec l’intervention des enzymes constituées de protéines
  • rôle de transporteurs sanguins et membranaires
  • rôle de médiateurs chimiques :
    • les acides aminés (dont la tyrosine et le tryptophane)sont les précursseurs de nos neuromédiateurs, ces molécules chimiques qui déterminent nos comportements entre autre.
  • rôle de récepteurs membranaires
  • rôle dans le système immunitaire 
    • notre premier niveau de défense étant les mécanismes inflammatoires, de nombreuses protéines permettent à l’inflammation de pouvoir se réaliser correctement.
  • protéines végétales
  • et bien entendu, les protéines assurent la construction et le maintien de la masse musculaire. Elles permettent donc de prévenir la sarcopénie et la dénutrition qui entraîne une altération de l’état général, une déficience immunitaire et un épuisement des réserves de l’organisme.
  • pendant la journée, les protéines ont un rôle énergétique, notamment grâce aux acides aminés ramifiés AAR encore appelés acides aminés branchés BCCA  qui servent à la formation d’acides alpha cétoniques ramifiés qui sont un excellent substrat énergétique pour les muscles mais aussi pour le cerveau, le coeur, le foie et les reins.
  • L’apport en protéines est également primordial dans la prise en charge et le suivi des patients atteint de cancers, j’aurai l’occasion de vous en reparler plus en détail dans un post exclusivement dédié à ce sujet.
  • De même un régime dit cétogène (j’aurai également l’occasion de vous reparler des principes de la nutrition cétogène) apportant donc suffisamment de protéines, comporte de nombreux intérêts dans la prise en charge des troubles neurologiques  (l’épilepsie notamment) mais aussi dans le cadre de troubles cardio-vasculaires, d’intolérance aux glucides, de surpoids ou d’obésité, d’acné, le syndrome des ovaires polykystiques

protéines animales

Les protéines sont donc indispensables à la vie et à un bon état de santé, il faut donc les choisir de qualité (avec un bon indice chimique, une bonne biodisponibilité et une faible charge glycémique)
et assurer un apport quantitatif suffisant. Ce dernier étant calculé par rapport à votre poids santé et pouvant être modulé par différents facteurs (âge, physiologie, pathologie, rythme de vie …)

Anne Lucas

Docteur en Pharmacie, Expert en Micronutrition et en Psychonutrition DU Conseils en Nutrition Micronutrition (Université de DIJON), DU Nutraceutiques (Université de DIJON), DU psychologie et pédagogie des comportements alimentaires (2016-2017) DU Biomarqueurs Santé Nutrition (2016-2017) Membre de l'IEDM, du CMNC, de l'IESV Membre de l'association Bleu Blanc Coeur

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