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ZOOM SUR LA VITAMINE D

 

ZOOM SUR LA VITAMINE D

 

  • Quelques généralités
  • Qu’est ce que c’est ?
  • A quoi ça sert ?
  • Est ce que j’en manque ?
  • Comment m’en procurer ?
    • dans mon assiette
    • mais aussi …et surtout
  • Comment se complémenter ?
  • Pour aller encore plus loin
vitamine D
Vitamine D3 cholécalciférol

Quelques généralités

On entend beaucoup parler de la vitamine D aujourd’hui plus qu’hier pour d’autres intérêts pour la santé que celle connue du grand public, l’homéostasie phospho-calcique, pour faire simple, la solidité de vos os en favorisant l’absorption du calcium au niveau de l’intestin. Vous vous souvenez de cette fameuse pub, les produits laitiers enrichis en vitamine D vos amis pour la vie … l’industrie agroalimentaire a du nez quand il s’agit de se faire de l’argent, beaucoup d’argent ! Malheureusement manger des yaourts enrichis en vitamine D ne sera assurément pas suffisant pour corriger une carence !

Le constat est alarmant, 1 patient sur 3 est déficitaire en vitamine D, certains sont mêmes carencés. Dans ma pratique quotidienne, mes statistiques sont encore plus mauvaises, 90% de ma patientèle féminine présente un déficit important voire une carence en vitamine D et les conséquences de ce déficit ont un impact bien plus large que celui de l’équilibre phosphocalcique, ce que nous verrons dans quelques lignes (si je ne m’étale pas trop entre temps!)

Le problème est qu’aujourd’hui la Sécurité Sociale serre la ceinture des médecins généralistes et il a été décidé que le dosage de la vitamine D hors recommandations particulières, ne serait plus pris en charge d’une part et que d’autre part vu le faible taux de toxicité d’une hypervitaminose, qu’il n’était pas nécessaire de réaliser un quelconque dosage et que la supplémentation devait être systématique.

Je ne fonctionne pour ma part ma comme cela, à partir du moment où mon patient est d’accord pour prendre à sa charge le dosage biologique (aux alentours des 20€), je préfère systématiquement réaliser le dosage afin de déterminer précisément le taux  de vitamine D et d’envisager une complémentation sur-mesure.

Qu’est ce que c’est ?

La vitamine D comme son nom l’indique est une vitamine. Bien qu’aujourd’hui on la classifie plutôt comme une pro-hormone tant ses actions sont importantes, diverses et variées sur de nombreux organes et tissus de notre corps.

C’est une vitamine dite liposoluble, c’est à dire qu’elle se dissout dans les graisses (retenez-le, ça a son importance).

Il existe 2 formes de vitamine D :

  • la vitamine D2 ou ergocalciférol retrouvée dans les végétaux qui est beaucoup moins (2 fois moins exactement) active et efficace que la seconde forme car elle se fixe moins bien sur les protéines de transport de la vitamine D et qu’elle est également moins bien transformée au niveau du foie. Elle est obtenue synthétiquement à partir de l’ergot de seigle.
  • la vitamine D3 ou cholécalciférol, forme synthétisée pour la plus grande partie par la peau sous l’action des UVB à partir du cholestérol, elle est retrouvée également dans l’alimentation par la consommation de produits animaux et sous-produits animaux. Elle est obtenue synthétiquement à partir de la lanoline.

La vitamine D est synthétisée à partir du cholestérol par l’action des UVB sur la peau, elle est transportée jusqu’au foie où elle est transformée en 25-hydroxyvitamine D (on parle d’hydroxylation) qui est la forme de stockage de la vitamine D, puis transportée jusqu’aux reins où elle est transformée en 1,25-dihydroxy vitamine D ou  calcitriol qui est le métabolite actif de la vitamine D. Cette dernière étape de métabolisation est extrêmement régulée, notamment par la PTH (Parathormone), une hypophosphatémie et un faible apport en calcium alimentaire.

 

capsule de vitamine D

A quoi ça sert ?

La vitamine D est avant tout connue pour son action positive, validée et reconnue sur l’équilibre phosphocalcique et la santé de nos os car elle :

  • augmente l’absorption du calcium et du phosphore au niveau de l’intestin
  • améliore leur fixation sur nos os
  • contribue à l’élaboration de la trame protéique sur laquelle vont se fixer les minéraux
  • permet l’équilibre entre la construction et la destruction des os.

Vous avez sans doute déjà entendu parler du rachitisme, maladie qui atteint les enfants peu exposés au soleil et qui entraîne une déformation des os de la colonne vertébrale et des jambes. Le pendant chez l’adulte étant l’ostéomalacie.

La vitamine D a de nombreux autres intérêts pour notre santé et vu son mécanisme d’action (contrôle de nombreux gènes régulant la prolifération, la différenciation et l’apoptose cellulaire), je suis persuadée qu’on lui en découvrira encore de nouveaux dans les années avenir. Alors voici une liste non exhaustive des effets positifs et supposés de la vitamine D,  indications documentées par la presse scientifique :

  • améliore la fertilité (dosage indispensable dès le désir de grossesse) et le développement cérébral de l’embryon (à retenir si vous voulez un enfant avec le QI de Einstein !)
  • améliore la perte de poids chez un patient en surpoids/obésité qui entreprend un régime
  • augmentation de la force musculaire, diminution des douleurs dans la fibromyalgie, les arthroses (gonarthrose et coxarthrose)
  • agit positivement sur les maladies telles que Alzheimer, Parkinson, autisme
  • améliore les troubles de l’humeur (lien avec la dépression saisonnière due au manque de luminosité)
  • diminue les risques d’athérosclérose, d‘hypertension artérielle, d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral.
  • diminue dans certaines conditions d’utilisation, le risque de développer des pathologies auto-immunes  (en diminuant notre immunité acquise par l’inhibition des Th1)comme la polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaque, l’eczéma atopique, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), le diabète de type I
  • renforce notre immunité innée par activation des macrophages : diminue le risque d’infections comme la grippe, les sinusites, les rhino-pharyngites, les bronchites …
  • diminue le risque relatif de certains cancers
  • améliore le cycle de renouvellement des cheveux, d’où un éventuel intérêt dans le traitement de la chute des cheveux et de l’alopécie …

Est-ce que j’en manque ?

  • Ce n’est malheureusement pas écrit sur votre front, et vue l’immensité des champs d’action de la vitamine D, il n’est pas possible d’identifier des signes cliniques qui pourraient mettre en avant un déficit en vitamine D.
  • La seule possibilité est donc de réaliser un dosage sérique en laboratoire de la forme 25-hydroxy-vitamine D (D2 + D3) et non pas du « calcitriol »  qui est certes la forme la plus active mais qui  n’est pas un bon marqueur des réserves en vitamine D car la régulation de sa synthèse est extrêmement importante et qu’il se retrouve en quantité trop faible pour qu’un dosage puisse être fiable.
  • Les valeurs recommandées sont comprises entre 30 et 100ng/mL. Il s’agit des normes officielles qui ne correspondent pas aux valeurs optimales santé que nous fixons en Micronutrition. En effet, on estime que la vitamine D doit atteinte un taux optimal aux alentours de 40 à 45ng/mL.
    • On considère qu’il existe un déficit pour des valeurs comprises entre 10 et 30ng/mL.
    • On considère qu’il existe une carence pour des valeurs inférieures à 10ng/mL.
    • On considère une toxicité pour des valeurs supérieures à 100-150ng/mL.
  • Le prix du dosage au tarif de la Sécurité Sociale est aux alentours des 18€

Comment m’en procurer ?

Dans mon assiette

Vous vous rappelez, la vitamine D est liposoluble on va donc la retrouver dans certains aliments gras comme :

  • les poissons gras sont très riches en vitamine D : sardines, maquereaux, hareng,  saumon, thon
  • le jaune d’oeuf
  • La médaille d’or revient à la célèbre huile de foie de morue qui peut apporter jusqu’à 1200 unités de vitamine D pour une cuillère à soupe. Attention toutefois à ne pas en abuser, car cette huile contient de fortes concentrations de vitamine A qui dans certaines situations peut entraîner une toxicité aux répercussions dramatiques (grossesse par exemple). L’huile de flétan moins connue du grand public peut concentrer jusqu’à 200 000 UI de vitamine D pour 100g.
  • Etant une amatrice d’huîtres, je ne pouvais pas ne pas les citer, une douzaine apporte environ 700 unités de vitamine D.
  • en faible quantité dans certains produits laitiers non écrémés et certains fromages : cantal, fêta, mozzarella, brie, cheddar, coulommiers, gruyère, roquefort, gorgonzola, munster…
  • Pour ce qui est de la vitamine D2 des végétaux, on la retrouve en concentration importante dans les champignons, notamment dans les shitaké mais je vous rappelle qu’elle est beaucoup moins active que la vitamine D3. Ce n’est donc pas un choix judicieux à faire.
  • Vous trouverez sur le blog une liste de 10 aliments riches en vitamine D
sardine et vitamine D
Sardines riches en vitamine D3

Mais aussi … et surtout

En s’exposant au soleil ! Alors les addicts de la crêpe sous 40 degrés  je vous arrête tout de suite, le soleil permet effectivement la synthèse de vitamine D à partir de la pré-vitamine D elle-même dérivée du cholestérol, mais ces mêmes UVB qui activent cette synthèse sont également responsables des coups de soleil, donc le maître mot est modération d’autant plus qu’à partir d’un certain taux d’exposition la synthèse de vitamine D par ce processus ne se fait plus pour éviter une production de vitamine D trop importante et un risque d’intoxication. Pour les parisiens cela peut sembler peu probables mais pour une réunionnaise comme moi, le problème d’une exposition au soleil quotidienne pourrait effectivement se poser !

Ne vous exposez pas plus que de raison et ne laissez pas votre peau rougir, c’est le signal d’alarme que vous en avez fait un peu trop et que la crêpe finira toute carbonisée. Je vous rappelle que le soleil est la première cause de vieillissement cutané prématuré et augmente considérablement le risque de cancer de la peau. Avoir jolie mine oui mais pas à tout prix ! Donc même si il y a de nombreuses variables à prendre en considération (votre phototype, l’étendue de la zone corporelle exposée, l’horaire, l’altitude, la latitude etc), pour rester général, le conseil est d’exposer une dizaine de minutes bras et jambes tous les jours à la belle saison (toute l’année pour les plus chanceux d’entre nous qui vivent sur des îles paradisiaques). Retenez que votre peau ne doit pas rougir, c’est votre signal d’alarme.

NOTE : plus la peau est pigmentée (riche en mélanine), moins la synthèse de vitamine se fait, donc les personnes à la peau foncée ont plus de risque de présenter un déficit en vitamine D.

bronzage et vitamine D

Comment je me complémente ?

Rappelez-vous du DISCLAIMER en début de post d’une part, c’est la chose la plus importante.

Ensuite pour vous donnez des informations générales, la complémentation ne devrait se faire à mes yeux qu’à la suite du dosage de la vitamine D, avec pour objectif une valeur optimale santé comprise entre 40 et 45ng/mL et non pas se contenter des normes officielles minimales de 30ng/mL. En fonction des résultats de votre dosage ( déficit léger, modéré, carence sévère) votre professionnel de santé expert en Micronutrition, déterminera la posologie à mettre en place.

Retenez que de manière générale, les apports alimentaire et l’ensoleillement sont rarement suffisants pour assurer un taux optimal voire même normal de vitamine D.

Sachez qu’ il est possible de prendre des petites doses de vitamine D tous les jours ou  de prendre des doses importantes espacées de 2 à 4 semaines. Le but étant de favoriser l’observance du traitement car l’efficacité du traitement au bout de 2 à 3 mois est la même quelle que soit le schéma thérapeutique utilisé. Si vous ne pensez pas pouvoir prendre tous les jours votre dose de vitamine D, demandez à votre professionnel de santé spécialisé en Micronutrition une forme galénique à prendre en 1 fois.

Retenez qu’il faut utiliser un complément alimentaire à base de vitamine D3 et non pas D2 moins active et beaucoup moins efficace. Donc éviter STEROGYL®, UVESTEROL®.

Il faut également privilégier une forme qui ne contient que de la vitamine D.

La vitamine D étant thermosensible (résiste normalement à des températures allant jusqu’à 40°C), il faut donc par mesure de précaution, ne pas l’intégrer à des boissons ou  des préparations alimentaires chaudes. Il faut également la conserver à l’abri de la lumière et de l’air.

Quelques chiffres :

  •  les apports conseillés par l’AFSSAPS (Agence française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) sont:
    • 200UI par jour pour la population générale
    • 800 à 1000UI par jour pour le nourrisson
    • 400 UI par jour pour les femmes enceintes et allaitantes
    • 400 à 600 UI par jour pour les personnes âgées
  • les apports conseillés  par les experts en Micronutrition, en cas de déficit ou de carence en vitamine D, sont très nettement supérieurs aux recommandations usuelles des autorités de santé :
    • entre 1000 et 5000 UI par jour en fonction du dosage initial de vitamine D
    • 100 000 UI toutes les 2 semaines pendant 4 à 8 semaines
    • une fois le taux restaurée, le maintien est assurée par la prise de vitamine D :
      • 800 à 1200 UI par jour
      • 100 000 UI 1 fois tous les 3 mois
    • Chaque posologie étant à définir par votre professionnel de santé expert en Micronutrition, de manière individualisée selon les résultats de vos dosages de vitamine D (initial et après traitement) et de votre état de santé
  • Complémentation nutritionnelle que je vous suggère afin d’assurer vos apports journaliers en vitamine D :
    • D3 BIANE®, Pilèje :
      • 1 capsule apporte 200UI de vitamine D3 ce qui correspond à 100% des ANC
      • équivalence : 1ug = 40UI
  • spécialités pharmaceutiques à privilégier selon moi :
    • ZYMAD®
      • en goutte (délivrance sans ordonnance) ou en ampoule
      • 1 goutte contient 330UI, 1 ampoule contient 80 000UI ou 200 000UI.
      • le plus : absence de butylhydroxytoluène et de saccharine dans les excipients. Mais retenez toutefois qu’il vaut mieux se supplémenter même si ces excipients sont présents que de se priver de vitamine D.
  • Les signes cliniques et biologiques de surdosage sont :
    • la soif intense
    • l’anorexie
    • l’hypercalciurie
  • Les contre-indications et les situations à prendre en compte lors d’une éventuelle complémentation en vitamine D sont :
    • l’hyperparathyroïdie
    • les calcifications rénales
    • l’hypercalcémie

capsule gras vitamine D

Pour aller encore plus loin

Je vous recommande 2 ouvrages du Dr Brigitte HOUSSIN, véritable experte de la Vitamine D :

LIVRE 1 : SOLEIL, MENSONGES ET PROPAGANDE , aux éditions Thierry SOUCCAR, présentant un résumé de la littérature scientifique internationale et l’analyse des travaux scientifiques réalisés sur la vitamine D. Ce livre est adressé à un public aguerri et averti, il plaira peut être plus aux professionnels de Santé qui cherchent des preuves scientifiques aux affirmations et recommandations qu’ils prodiguent au quotidien à leur patient dans leur pratique professionnelle.

LIVRE 2 :VITAMINE D MODE D’EMPLOI , aux éditions Thierry SOUCCAR, qui est résumé facilement accessible au grand public du premier ouvrage, un véritable mode d’emploi de la vitamine D qui tient dans une centaine de pages pour mois de 7€. J’ai particulièrement apprécié la dernière partie pratico-pratique où le Dr Brigitte HOUSSIN répond aux questions les plus fréquemment posées par ses patients.

vitamine D mode d'emploi

 

Vous trouverez sur le blog une fiche récapitulative sur « Comment optimiser son statut en vitamine D »

à votre santé,

Micronutritionnellement votre, Anna POTTER

 

DISCLAIMER

Les billets « ZOOM SUR CE MICRONUTRIMENT » sont des informations générales, ils ne se substituent en aucun cas à  une consultation avec un professionnel de santé spécialisé en Micronutrition, seuls les médecins et les pharmacien formés à la Micronutrition pourront  déterminer la nécessité d’une complémentation et en adapter la posologie en tenant compte de votre état de santé. Le Blog de la Micronutrition 2.0 et son propriétaire dégagent toute responsabilité concernant les conséquences qui découleraient d’une utilisation abusive ou non des informations qui sont contenues dans cet article.  Une auto-médication dans le domaine des micronutriments peut s’avérer dangereuse et toxique, demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien formés à la Micronutrition. Afin de trouver un professionnel de santé spécialisé en Micronutrition, contactez IEDM.

 

Anne Lucas

Docteur en Pharmacie, Expert en Micronutrition et en Psychonutrition DU Conseils en Nutrition Micronutrition (Université de DIJON), DU Nutraceutiques (Université de DIJON), DU psychologie et pédagogie des comportements alimentaires (2016-2017) DU Biomarqueurs Santé Nutrition (2016-2017) Membre de l'IEDM, du CMNC, de l'IESV Membre de l'association Bleu Blanc Coeur

Cet article a 3 commentaires

  1. Malvina

    Super article encore une fois tu m’as convaincu d’acheter le livre vitamine d mode d’emploi 😉

    1. Anna POTTER

      ça va t’en faire des livres à lire ! il est très bien, j’ai fait quelques articles récapitulatif sur la vitamine D sur le blog. à bientôt

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