L’affirmation de soi : je m’écoute, je me respecte et je m’affirme

Pour cet article, je  vous propose un résumé de différents ouvrages que j’ai pu étudié ainsi que de cours auxquels j’ai eu la chance d’assister sur les thèmes de l’estime de soi et l’assertivité. Ce sont des domaines auxquels je me suis intéressée et auxquels j’ai été formée car dans la prise en charge des patients présentant un surpoids ou de l’obésité et/ou des troubles des conduites alimentaires, on retrouve régulièrement des troubles de l’estime de soi et un manque d’affirmation de soi.

Si ces sujets vous intéresse, je vous recommande les ouvrages suivants du Dr Christophe André

Imparfaits, libres et heureux, pratiques de l’estime de soi , Dr Christophe André

L’estime de soi, Christophe André et François Lelord

Pour découvrir la version vidéo sur la chaine youtube :

 

  • Lien entre affirmation de soi et estime de soi

On ne peut pas parler d’affirmation de soi sans aborder le thème plus large de l’estime de soi. Je vous invite donc à lire ou relire un précédent article sur l’estime de soi afin dans un premier temps de pouvoir évaluer si vous disposez d’une estime de vous même suffisamment efficace.

Cliquez-ici pour (re)découvrir l’article et la vidéo sur l’estime de soi.

En effet, le manque d’affirmation de soi est très régulièrement associé à des troubles de l’estime de soi, que celle-ci soit trop basse, on n’ose pas demander de peur de déranger, de se faire rejeter, de déclencher un conflit auquel on pense ne pas pouvoir faire face, mais aussi que l’estime de soi soit haute mais instable, ici on retrouve le manque d’affirmation de soi dans l’agressivité et l’intimidation.

Les troubles de l’estime de soi entrainent donc des troubles de l’assertivité et donc un potentiel manque d’affirmation de soi. On se retrouve donc face à des personnes n’arrivant pas à dire non, à demander quelque chose, à dire qu’elles ne sont pas d’accord avec l’opinion générale, qui n’osent pas reconnaître qu’elles ne savent tout simplement pas répondre à telle ou telle question ou bien encore qui ne supportent pas les critiques ou bien y répondent avec agressivité et colère. En effet les émotions retrouvées dans les troubles de l’estime de soi sont à ressentis désagréables : colère, tristesse, frustration …

 

  • L’affirmation de soi c’est quoi ? 

Finalement l’affirmation de soi, c’est savoir dire de manière non agressive ce que l’on pense, ce que l’on ressent sans craindre le rejet de l’autre et ce notamment dans des situations où l’on n’est pas d’accord avec l’autre, où l’on souhaite exprimer son mécontentement ou encore où l’on souhaite dire tout simplement non.

L’affirmation de soi c’est se donner le droit d’exister au milieu des autres et ce sans avoir à les rabaisser (ce qui est le cas pour les hautes estime de soi instables). C’est ainsi que l’on se construit une image de soi plus positive ce qui renforce l’estime de soi. On parle alors d’assertivité ou de positionnement grégaire : « je prends ma place, toute ma place, rien que ma place, sans prendre toute la place« .

  • Le manque d’affirmation de soi

Aujourd’hui, il est bien plus fréquent qu’on pourrait le penser, à tel point que de véritables thérapies d’affirmation de soi à base d’exercices de jeux de rôle ont été créés afin de développer cette affirmation de soi car dans notre société actuelle où sont sensées régner liberté égalité et fraternité, il est indispensable de savoir s’affirmer. Bien que dans la réalité des choses, il existe toujours des rapports humains biaisés par les différents statuts sociaux de chacun.

Ne pas savoir exprimer ses besoins, ses pensées, ses émotions dans une situation sociale où il y a potentiellement un risque de rejet social, est un manque d’affirmation de soi.

Les troubles de l’affirmation de soi aussi appelés troubles de l’assertivité sont retrouvés chez les individus ayant un positionnement grégaire de type soumission, dans leur cas, il est alors indispensable qu’ils s’accordent le droit d’exister sans avoir besoin de se justifier.

Le manque d’affirmation de soi peut être si important qu’il peut déboucher sur un certains nombres de pathologies psychiatriques comme la phobie sociale et certains types de dépression.

  • Comment s’affirmer ? Les 3 piliers de l’affirmation de soi 

    • Apprendre à s’écouter

      • De peur d’être rejeté socialement, de devoir faire face à un refus, on a tendance à réprimer ses véritables besoins, envies, émotions et pensées. L’acceptation sociale prime sur nos propres aspirations notamment lorsque notre estime de soi est trop basse et/ou instable.
      • On préfère finalement renoncer, nier nos émotions que de risquer de les exprimer et de se faire rejeter. Ne vous êtes-vous jamais entendu dire « je n’en avais pas vraiment envie ou besoin ».
      • Toutefois nos émotions restent elles toujours bien présentent et elles se somatisent, nous mettant dans un inconfort physique relatif nous rappelant que si « j’en avais vraiment envie »
      • Il va donc nous falloir prêter une attention plus consciente à nos sensations corporelles, à nos émotions et à nos réelles aspirations, afin de ne pas s’oublier face à la pression de l’enjeu social
      • Pour cela la méditation de Pleine Conscience, qui permet d’entrainer son attention sur le moment présent et de prendre conscience de son expérience intérieure, me semble idéale. A pratiquer au quotidien, une quinzaine de minutes au minimum.
    • Apprendre à se respecter

      • Il s’agit ici de respecter nos attentes, de les accueillir, de les écouter et de ne pas systématiquement les réprimer même si nous n’avons pas forcément la possibilité de toutes les assouvir.
      • Sous le joug du rejet social, on s’empêche d’exprimer nos attentes, ce qui nous enferme et réduit notre champs comportemental, on réduit nos échanges sociaux qui sont pourtant indispensables à nous autres êtres humains, finalement on ne se donne pas le droit d’exister.
      • Les thérapies d’affirmation de soi sous forme de jeux de rôle, vont nous permettre progressivement d’apprendre à dire non, d’apprendre également que nous avons le droit de décevoir, le droit de changer d’avis et le droit de le donner tout simplement.
    • Se mettre en action

      • C’est bien la pratique répétée de petits exercices dans des contextes n’ayant pas d’enjeux relationnels importants dans un premier temps, qui va permettre à chacun de développer ses capacités d’affirmation de soi. Apprendre à refuser d’acheter un objet que l’on vous proposerait à la vente dans une boutique par exemple. Tout cela dans le but d’acquérir des comportements affirmés qu’il nous sera alors possible de reproduire dans des situations où les enjeux relationnels sont plus importants.
      • Développer ces comportements affirmés ne signifie pas devenir agressif, bien au contraire, ces comportements doivent être réalisés de manière positive, respectueuse et emphatique. On ne s’affirme pas contre autrui mais pour soi, l’affirmation de soi consistant à trouver sa place, rien que sa place, toute sa place et non pas prendre celle des autres. Ainsi apprendre à s’affirmer et donc à entrer en relation avec autrui permettra de satisfaire 3 types d’objectifs :
        • matériels : « j’ai osé demandé afin d’obtenir ce que je souhaitais », une réduction sur le prix de mes courses par exemple, un morceau en plus de charcuterie chez mon boucher …
        • émotionnels : j’ai écouté et respecté ce que me disait mon expérience intérieure et quelque soit le résultat de ma demande, c’est ce qui compte le plus.
        • relationnels : je suis capable de créer un lien durable avec mon entourage, je suis capable de faire face à un éventuel conflit mais aussi et surtout à le désamorcer en prenant du recul bien qu’en ayant exprimer mon ressenti.
      • certains exercices permettront en autres d’apprendre à demander mais aussi à refuser, faire un compliment mais aussi le recevoir, émettre une critique constructive ainsi que recevoir une critique constructive … Le but étant de se mettre en action, chaque jour en augmentant progressivement la difficulté de chaque exercice en variant les contextes de mise en situation. En nutrition comportementale, on travaille sur ce que l’on appelle les 8 rayons relationnels avec certains protocoles comme le DESC qui apprend à faire une critique constructive et le NNEEN qui apprend à dire non.
      • Certains exercices, dits exercices d’assertivité utilisés notamment chez les individus ayant un positionnement grégaire soumis, consistent à parler sans baisser la voix, tenir le même volume jusqu’à la fin de sa phrase, marcher la tête haute, les épaules droites

L’affirmation de soi étant un des outils de l’estime de soi, il est important de la travailler et il est souvent surprenant lorsque l’on commence à s’y intéresser de remarquer à quel point certains d’entre nous éprouvent des difficultés à exprimer leur besoin, à demander et à dire non.

Pensez-vous présenter un trouble de l’affirmation de soi ? Arrivez-vous à demander, refuser, exprimer votre désaccord dans des relations présentant un enjeu social ? Et ce sans agressivité. Prenez vous votre place, toute votre place, rien que votre place ?

à votre santé, Anna Potter

 

 

Anne Lucas

Docteur en Pharmacie, Expert en Micronutrition et en Psychonutrition DU Conseils en Nutrition Micronutrition (Université de DIJON), DU Nutraceutiques (Université de DIJON), DU psychologie et pédagogie des comportements alimentaires (2016-2017) DU Biomarqueurs Santé Nutrition (2016-2017) Membre de l'IEDM, du CMNC, de l'IESV Membre de l'association Bleu Blanc Coeur

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